Parfois écrin, parfois écran, toujours à fleur de peau, le maquillage transforme les visages en paysages. Doté d’une grande charge symbolique, il est un invariant dans le temps comme dans l’espace. Il a traversé les siècles comme il traverse les pays. Mais, depuis le XXe siècle qui a vu naître ses principales inventions, la cosmétique s’est emballée. Coloris, matières, actifs, ne cessent d’apparaître comme autant de baguettes magiques capables de métamorphoser visages, cheveux et corps. Désormais le maquillage n’est plus artisanal mais représente une économie considérable. Il est aussi présent dans les vies que cet autre parure de l’être humain: le vêtement.
Pourquoi une telle effervescence ? Que nous raconte-t-elle des évolutions du monde contemporain ? Quels en sont les enjeux comme les moteurs ?
Transculturel, graphique, ludique, excentrique, thérapeutique, initiatique, le maquillage est tout sauf… insignifiant. Entre performances artistiques, pratiques contestataires et codes sociaux, le maquillage est la palette offerte à nos sociétés qui rêvent à l’invention du Soi.
Normalienne, diplômée en lettre et en ethnologie, Anne de Marnhac est l’auteur de nombreux ouvrages sur les représentations littéraires et artistiques de la beauté ainsi que sur l’histoire de ses rituels et pratiques dont : Femmes au bain, les métamorphoses de la beauté, éditions Berger-Levrault, 1986, Séducteurs et Séductrices de Casanova à Lolita, La Martinière, Avant, après, Les Visages de la beauté, Balland, 2004, Beauté, histoire, florilège, La Martinière, 2011.
Son expérience de conseil auprès des marques du luxe lui permet d’appréhender le domaine du maquillage sous un angle sociologique contemporain qui vient enrichir l’approche historique et esthétique développée dans ce livre.