« … Je vais être sage et te faire plaisire (sic)… » griffonne la petite Colette de Jouvenel à sa mère, Colette ; Paul Léautaud, lui, écrit à près de trente ans : « J’en ai pleuré comme un gosse, en répétant ce mot, maman… », et Staline, déjà seul maître à bord en URSS : «Je serai à la hauteur de mon destin ! »…
Si la plupart des lettres aux mères sont rédigés par des mains d’adultes, le cœur qui les dicte reste toujours celui d’un enfant.
Plus de cent-cinquante lettres à leur mère d’hommes et de femmes, écrivains, peintres, musiciens, hommes politiques, aventuriers, scientifiques, mais aussi soldats ou déportés, forment ici un recueil qui le prouve.
Les sentiments les plus naïfs, intimes et impulsifs s’y révèlent, sans fausse pudeur : joie intense, déception amère, désespoir total ou simple besoin de dire : « je t’aime »…
Tantôt cocasses, parfois bouleversantes, toujours émouvantes, ces lettres forment une anthologie rare sur l’amour filial et maternel.
Textes réunis par Anne de Marnhac et Jean-Marie Montali